Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ambition Passionneur
Ambition Passionneur
Archives
23 octobre 2008

En passant par la Lorraine...

Lorsqu'ils avaient annoncé qu'ils iraient passer une journée en Lorraine, on leur avait demandé qui les y obligeait. Avaient-ils fait une bêtise ? Était-ce un gage, une punition ?
Ils répondirent avec indifférence à autant de racisme primaire, mais, dans l'intimité, se firent la liste des clichés collés à la région.
Ils en rirent. Parce que, bien entendu, trop fiers pour y céder et trop ouverts pour y croire, ils partirent mémoire remise à zéro.

En plein mois d'août, ils franchissent les portes de Nancy, un dimanche matin à huit heures.
Sur le chemin, aucun tueur en série et aucune misère visibles.
Tout semble sain et clair. C'est suspect.
La ville est déserte et le soleil généreux. C'est suspect.

On leur avait dit : "Il y a rien à voir. Vous faites la Place Stanislas et le Vieux Nancy et c'est tout"
Ils le feront. Et c'est tout.
On leur avait aussi dit "La Lorraine, c'est l'Alsace sans le pognon". Ils n'avaient pas compris.
Pour le seul plaisir de parler à un autochtone, ils demandèrent leur chemin.
"J'en sais rien. J'en ai rien à foutre" hurla l'animal, qui semblait plutôt, pas rentré que sorti.
Résistons aux clichés. Insistons.
Voiture garée, regards levés pour découvrir, ils découvrirent...  à une porte-fenêtre, un homme nu, l'organe bien réveillé, au garde à vous devant le soleil. Avant le petit déjeuner, ça fait bizarre.
Résistons. Insistons.
A la terrasse de Lamour, la belle brasserie au nom accueillant, ils finirent, pourtant seuls clients, par avoir leur café en moins d'une heure, aboiements du serveur en prime.
Résistons. Insistons.
Ils quittèrent la place les oreilles cassées par une querelle entre noctambules avinés qui se disputaient un gibier déguisé en prostituée et les pieds mouillés par la balayeuse du nettoiement qui faisait son travail, mouiller les pieds des touristes.
Résistons. Insistons.
Rue de la Charité, ils virent un mendiant. Et le rapprochement les mit en joie. Voilà à quoi ils se raccrochaient. La même idée les traversa. Ils se regardèrent, sourirent et s'engouffrèrent dans une cathédrale pour trouver du réconfort, trempèrent les doigts dans le bénitier et se signèrent avec excitation.
Résistons. Et n'insistons pas. C'est par où la voiture ?

Trente kilomètres plus au sud, ils firent un détour chez des amis sûrs qui, simplement, sans se forcer, généreusement, remplirent l'autre plateau de la balance, la faisant clairement pencher du bon côté.

Ouf ! Ils avaient failli s'ancrer des clichés. Ils en garderont d'autres en mémoire.
La prochaine fois, ils essaieront la pluie.

Publicité
Commentaires
V
Bonjour à tous,<br /> <br /> A lire certains messages, on voit bien combien la Lorraine est méconnu<br /> <br /> Même Victor, qui semble bien connaître les pays lorrains (au pluriel, svp) dit que le Lorrain n’est plus parlé, alors que des centaines de milliers de personnes (eh oui, tant que ça !) parlent encore le Platt, qui est aussi du Lorrain.<br /> <br /> Salutations cordiales!
A
Une rencontre avec Moatti m'a en effet conquis. Il traite des sujets intéressants, d'une manière pleine d'intérêt également !<br /> alainB
C
Merci Berrybelle, très drôle.<br /> <br /> Rebond : http://claudiogene.canalblog.com/archives/2007/03/03/index.html
B
Le dialecte lorrain n'est parlé qu'en Moselle me semble-t-il pas dans les Vosges et la Meurthe et Moselle. Là-bas, ils ont un patois associé à un accent à décorner les bœufs. Je le dis avec tendresse... j'aime les accents forts, marqués et rustiques.<br /> <br /> Dans mon Berry natal aussi nous avons un patois et bon accent ! "Cré vain Dieu !"<br /> <br /> Auto-dérision :<br /> http://www.dailymotion.com/relevance/search/Berrichon/video/xufa1_campagne-de-com-pour-le-berry_fun
V
Tu fais donc partie des rares qui connaissent le dialecte lorrain ? Je me souviens d'une librairie rue Chambière à Metz, devant laquelle je passais en allant à l'école, qui vendait des bouquins sur les traditions lorraines et où j’allais fouiller en revenant. Mais j'ai vite quitté Metz après un CAP d’ajusteur, pour y revenir de temps en temps. Je suis parti en Alsace faire des études, que j’ai financées en travaillant dans l’horlogerie monumentale (nous remontions toutes les semaines les poids de l’horloge astronomique de la cathédrale), puis en Provence. Les femmes sont jolies aussi dans le Forez, vient de me suggérer d'ajouter ma compagne. Pour ce qui me concerne, je ne peux que souscrire, mais le plus important est ailleurs.<br /> <br /> Pour dire comment sont les gens à St-Etienne, ville ouvrière, dans la mécanique (armes et cycles) et le tissage des rubans et autres jarretelles.<br /> Ma compagne me fit récemment visiter le musée des armes et manufactures. Je demandais à l’hôtesse d’accueil si l’on trouvait du mobilier de bureau dans la ville. Le musée allait bientôt fermer. Au sous sol une salle réservée à une exposition temporaire consacrée à Lafayette était déjà fermée. Le gardien nous dit que ça valait le coup et la rouvrit. Nous sommes sortis avec un quart d’heure de retard. L’hôtesse et le personnel nous attendaient avec le sourire. Elle me remit un plan sur lequel elle avait coché les endroits où nous pourrions trouver du beau mobilier de bureau à St-Etienne. Avez-vous déjà vu ça quelque part ?
Ambition Passionneur
Publicité
Derniers commentaires
Publicité