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Ambition Passionneur
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16 janvier 2009

"La Galaxie des Ecrivains"

Déjà paru chez Claudiogène le 19 février 2008

"La Galaxie des Ecrivains", c’était le nom de l’association littéraire que nous avions créée.
Nous avions publié des poèmes de jeunesse à compte d’auteur, et y avions, comme tout le monde,  laissé des plumes et des découverts.

Mon ami avait eu l’idée de publications communes à plusieurs auteurs. Au lieu d’investir et d’enrichir tous seuls la maison d’édition, qui nous trouvait géniaux, plus précisément qui trouvait géniaux les milliers de Francs qu’on lui versait, nous allions demander une petite participation pour un ou deux textes publiés dans un recueil commun.
L’idée était parfaite. Le plaisir d’être publié, d’avoir son nom sur un livre, restait grand et l’investissement modeste.

Seulement voilà. Dans ce domaine aussi, notre approche se devait d’être commerciale et relationnelle. J’étais, il y a trente ans, encore plus incompétent qu’aujourd’hui dans ces deux domaines, alors, cette tâche incombait à mon ami, à qui elle ne déplaisait pas. Il nous avait dégoté un mini-article dans "Les Nouvelles de Versailles" et obtenu une entrée à la Mairie sans subventions à la sortie.
Je me chargeais du secrétariat, des entretiens avec les auteurs et des déplacements chez l’éditeur. J’en acquis une rapidité phénoménale sur le clavier de la machine à écrire d’antan. Le flic de banlieue pouvait s’aligner, mon index irait toujours plus vite que les deux siens. (Après avoir été "champion du monde" de la machine à calculer, je m'entrainais, alors, pour le championnat des lettres)

Nous avions fait imprimer de prétentieuses cartes de visite où nous nous étions promus Agents Littéraires. Nous rencontrâmes les mêmes difficultés que la maison d’édition, à savoir qu’il nous fallut accepter des textes médiocres financés et refouler des auteurs refusant d’investir ; car souvent, il suffisait de faire un compliment sur un texte pour que la tête enfle et que chacun se croit, d’un coup,  la réincarnation d’Arthur Rimbaud.
Un seul livre parut et là encore nos comptes personnels en souffrirent. La grande opération commerciale avec une table de camping sur l’esplanade de Beaubourg et moi qui jouait le chaland pour en attirer d’autres, se solda par une recette de 15 Francs.

Plus tard, lorsque l’éditeur me demanda de venir récupérer le stock de livres sous peine de destruction, je sentis que c’était la fin de l’aventure. La voiture pleine, je traversai Paris avec l’impression de transporter un cadavre.

Trente ans que ces cartons de bouquins suivent nos déménagements de cave en cave, sans que nous ayons le cœur à les jeter.
Trente ans, qu’occasionnellement, on ose en offrir un à quelqu’un lorsqu’on est bien sûr, mais vraiment bien sûr, qu’il sera très indulgent, mais vraiment très indulgent.

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Commentaires
L
Merci Christian, merci Plum et tous les autres au gré du vent... Je me suis même dit que de temps en temps, j'allais oublier un de ces livres... Sur un banc, dans un aérogare, au resto... Pour que chacun d'entre eux vive leur histoire...<br /> <br /> Il y a dix ans, sur le marché de Rabastens, j'avais remis en mains propres à Michel Laffont (client du week end) un bouquin que je voulais éditer. <br /> <br /> Quinze jours s'écoula, je reçu un courrier d'une lectrice très enthousiasmée qui me retournait mon exemplaire en courrier recommandé... S'excusant de l'avoir lu. Elle l'avait trouvé sous un siège à Orly...<br /> <br /> Ce fut une belle rencontre, ça m'a suffit...
V
.. mais dans les fleurs, comme l'aime Hélénablue : http://www.123seed.com/popup_image.php?pID=468<br />
C
Merci pour le lien Victor.<br /> Bravo salpiglossis (je ne m'y fait pas à ce pseudo à coucher dehors ;-)<br /> Bravo donc... mais Quel boulot !
V
N'est-ce pas plutôt ici : http://salpiglossis.free.fr/flash/
S
Attention, je ne me moque pas. Je ne me permettrai pas.... On dirait moi avec mes calligrammes ! Sauf que toi, tu as vecu cette expérience avec l'amitié qui se cultivait par la même occasion.Une belle "culture" que celle là.Alors que moi, égocentrique que j'étais, je n'avais même pas une petite hulotte pour me tenir la main. Allez.<br /> Mes calligrammes sont dans mon atelier, encadrés, enrobés de plastique bulle pour ne pas souffrir de l'humidité. Mais j'ai eu la sagesse, pour une grande part, de les installer sur internet. Voir mon blog(les calligrammes de salpiglossis).... Allez quoi.... Soyez pas vaches.... Soyez hibous ou hulotte.... Merci tout plein.
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