Adaptation ou Développement
Il est assez curieux de constater à quel point il est difficile d'approfondir une conversation avec ceux, j'ose dire, "qui en sont restés" à une psychologie de l'adaptation.
Pour eux, tout ce qui ne serait pas en phase avec le milieu social, serait pathologique. Un bien-être individuel n'est même pas envisageable. Il cacherait des névroses, des désirs refoulés.
Pour ma part, je trouve cette approche trop statique, trop conservatrice pour, sans en nier les prodigieuses découvertes sur l'être humain, s'en tenir là.
La psychologie du développement, prenant en compte l'individu d'abord, me semble plus moderne, plus ouverte et plus porteuse d'espoirs.
La société, le groupe, la masse contraignent et souvent freinent le développement. Parce qu'on nivèle par le bas, on formate pour faire rentrer dans les cases existantes.
L'individu "développé" apporte par son équilibre personnel bien plus aux autres, qu'un être empêché. Aussi, l'addition d'individus "en accord" avec eux-mêmes ne peut être que source d'évolution pour tous.
Bien sûr, commencer par l'individu peut être considéré comme un danger par et pour le groupe et par ceux qui vont se sentir dépassés. Dilemme : étouffer le développement ou risquer le mouvement ? (citation approximative dont j'ai oublié l'auteur : "Chaque personne supérieure nous confronte avec nos propres insuffisances". Ce serait pourtant l'occasion d'apprendre, d'évoluer plutôt que de se sentir diminuer. Ce n'est pas parce qu'on ne comprend pas quelque chose que c'est faux. Osons nous ouvrir avec humilité)
Nous avions commencé à nous défaire de nos chaines en nous mettant enfin "à l'écoute" plutôt qu'à imposer. Surtout dans l'éducation, familiale ou nationale.
Puis, comme souvent, on s'est endormis et...
... ce que nous voulions voir comme du Laisser-être (au sens taoïste) s'est vite transformé en Laissez-faire, voire Laissez-aller, ce qui change tout, et pas dans le bon sens.
Nombre des élites d'aujourd'hui, nourries au lait de la psychologie de l'adaptation, se croient les défenseurs de l'individu, alors, qu'en restant rigides et bloquées sur leur vision, elles ne sont devenues que les défenseurs d'un système.
J'en reviens à mon introduction, pour rappeler la difficulté de communiquer avec ceux qui refusent de modifier leurs cadres. Ils pensent Social quand d'autres pensent Humain. Ce qui est différent, pense différent, n'a pas leur oreille. Confort du conservateur, "qui sait".
Je préfère le mouvement du progressiste, qui cherche.
C'est bien plus révolutionnaire, passionnant et ambitieux.