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Ambition Passionneur
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26 février 2009

La mode est au grégaire

Brainstorming. Émulation de groupe. Travail en équipe. Club. Association. Troupe. Troupeau. Chorale. Groupe de travail. Motivation mutuelle. Chapelle...
La liste est longue des formules à la mode et des regroupements rassurants.

Je n'ai rien contre rien. Sauf, lorsqu'on cherche à imposer que le regroupement serait plus efficace ou plus humain ou plus formateur ou plus ceci ou plus cela.
Que l'union fasse la force, je ne dis pas le contraire, s'il s'agit de sortir un arbre de la chaussée. On pourrait s'y mettre à trois mille les uns après les autres, l'arbre pourrait dormir tranquille.

En revanche, j'ai toujours constaté que pour moi, le groupe constituait un frein dans les activités intellectuelles.
D'abord, par les salamalecs obligatoires : Il faut se voir, se dire bonjour, se faire la bise, apporter un gâteau, commander un café, demander si les enfants vont bien... Pendant ce temps-là, l'idée peut se faire la malle, lorsqu'elle ne naît pas morte.
A se bouffer son énergie à tout observer autour, vérifier que sa braguette est bien fermée, tester le niveau de maturité de x, puis de y, etc. etc. supporter le manque d'esprit de synthèse de l'un, calmer les excès de langage de l'autre, gérer le manipulateur... Quelle perte de temps ! Quand est-ce qu'on se met au travail ?

Il y a deux choses auxquelles j'apporte bien plus de crédit qu'aux réunions de troupeau, qui vont donner une pensée édulcorée, faiblarde, fade. ("la pensée mise en commun est une pensée commune" disait l'autre)

En premier lieu, je crois à l'addition de pensées individuelles, autonomes et libres. L'expression profonde de chacun posée sur la table en self-service alimentera celui qui veut bien se servir et faire évoluer la sienne. Elle sera forcément plus authentique, plus saine. Humaine et pas conventionnelle.

En second lieu, le tête-à-tête. Il permet bien des choses. Les yeux dans les yeux expriment, qu'on le veuille ou non, une part de vérité. On questionne, on gratte, on fouille, on échange vraiment. On a affaire à un individu, entier. On peut faire tomber le masque social, construire des ponts entre toutes les facettes, s'approcher de sa vérité. Du coup, chacun se livre un peu plus. Donc chacun se délivre un peu plus.
On peut atteindre ou s'approcher de l'âme, que l'oreille trouve aussi voisine de femme que d'homme.

Je n'ai jamais compris ce besoin de se réchauffer sous des étiquettes. Il me semble que le groupe étouffe l'individu. Il l'enferme. Parfois le pervertit. Il réchauffe les frileux et rassure les peureux.
On peut penser autrement et plus nombreux sont d'ailleurs ceux qui pensent autrement.
Mon opinion n'est pas vérité, elle est mon opinion.

C'est souvent dans les groupes qu'on retrouve ceux qui confondent "individualisme" et "égoïsme". J'ai dans l'idée qu'il y a plus d'égoïsme chez ceux qui se regroupent que chez les autres. Mais, ce serait trop long à développer. Une autre fois, sans doute.

Ce grégaire qui, lui, voisine avec guerre, ne m'inspire rien de bon.

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G
J'en ai des souvenirs à la pelle de réunionites chroniques ! Gâchis en tous genres.<br /> Maintenant que ma vie est nettement plus privée que publique, mes tablées sont rarement de plus de six personnes ! Quatre étant largement suffisant pour se parler vrai, profond, tranquille. Et à deux, comme tu le dis si joliment "On peut atteindre ou s'approcher de l'âme".<br /> Je ne supporte plus ceux dont la porte est constamment ouverte à tous vents : foules de copains, affluence d'apéros, masse de patati-patata, multitudes de mélanges alcoolisés arrosant des repas aussi indigestes que pantagrueliques... souvent pour (mal) masquer la trouille des tête-à-tête : terrifiant !<br /> <br /> Beaucoup d'étourdissement dans ce "grégaire", comme dans l'activisme, tout aussi difficile à supporter pour ma part.
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