La politique et moi
"En France, on est toujours en période électorale !"
Nous l'avons entendu mille fois, vous et moi.
Pourtant, c'est faux.
Cela fait presque un an que ça me manque ces périodes animées, colorées, qui font monter l'adrénaline. Tout m'intéresse, les stratégies, les trahisons, les mensonges, les résultats, les sondages, les prévisions, les prédictions même.
Les coups de bluff, les fausses alliances, la mesquinerie et les couteaux dans le dos.
Passionnant.
"Va-t-elle monter chez lui pour manigancer ?" "Que va-t-il lui donner en échange ?"
"Quel artiste pour quel candidat ?" "Quel manitou de la com. pour quel résultat ?"
C'est le jeu qui m'intéresse. Les statistiques aussi. Les chiffres et la psychologie.
Je fais l'outré et l'agacé avec délectation, et sincérité pourtant. Mais, c'est un cadeau pour l'oie blanche dont j'endosse l'habit sans pudeur. Tout ce qui me déplait me permet de faire le beau, le pur, le saint de service.
C'est mon gagne-pain en quelque sorte.
Oui bien sûr, j'ai bien quelques convictions glanées de gauche à droite. Et je n'oublie pas de glisser mon bulletin de vote dans l'urne.
Mais je sais aussi que je ne mettrai jamais le doigt là-dedans. Le cambouis, c'est sale. Et puis, n'étant fiable pour personne, on ne voudrait pas de moi. (cela me fait penser à cette période où j'ai compris que je ne trouverai pas d'emploi le jour où je me suis dit que moi-même, je ne m'embaucherais pas)
Vous accepteriez, vous, dans votre parti, quelqu'un qui ne défend pas son camp et trouve des vertus à ceux d'en face ? Et ben, pas moi.
Alors, c'est quand que ça va démarrer cette campagne pour les Européennes ? Ca me manque, que je vous dis ! On ne va tout de même pas revenir aux périodes fixes de campagne officielle.
Bougez-vous les politiques ! Vous me devez du spectacle !
Je ne me moque pas, vous me manquez vraiment.
Je n'oublie pas, non plus, que les querelles familiales chez les uns et les autres savent nous faire patienter à gorge déployée. On ne rit bien que des choses sérieuses.