La drogue du joggeur
La drogue du joggeur existe. Je l'ai rencontrée.
En fait, j'ai surtout rencontré les affres de son manque.
Jusque là, je ne la connaissais que théoriquement.
J'y croyais. J'en parlais. Pire, j'en faisais la promotion. Moi qui suis totalement ignare en médecine, je m'entendais expliquer que les endorphines ceci, les endorphines cela, que les baskets c'est mieux que les antidépresseurs et que, fort de ma connaissance du phénomène, je saurais l'appréhender avec brio.
Patatras !
Interdit de sport pendant deux mois, je reçus le phénomène comme on reçoit un semi-remorque sur le coin de la figure.
Les endorphines sont restées dans les baskets qui sont restées dans le placard. Débrouille-toi tout seul maintenant ! Tu fais moins le malin les jambes allongées Camarade coureur !
Si le manque est certain au niveau du mental, je dirais qu'il est difficilement gérable mais gérable. Ce n'est jamais trop de ce côté que les choses m'inquiètent.
En revanche, physiquement, tout se dérègle. L'équilibre acquis grâce à la course régulière en prend un coup. Le corps dans son entier, muscles, organes, positions, acceptation des aliments etc. perd ses repères et, du coup, les problèmes attaquent la partie la moins vulnérable. J'ai nommé le mental, supposé plus solide.
Leçon d'humilité ? Certes. Je prends. Avec bonheur.
Maintenant que les choses vont mieux (un peu mieux) je vais m'attaquer à ma préparation du Marathon Nice-Cannes du 08 novembre prochain. Sauf coup de théâtre, j'y serai.
La préparation au dernier Marathon, celui de Marseille, m'ayant plutôt bien réussi, je reprendrai, à partir de lundi prochain, le même plan. La coupure sera compensée par le fait d'avoir déjà couru l'épreuve en avril, me disent des spécialistes ; qu'ils puissent dire vrai !
Pour le reste l'envie est forte de retrouver ma drogue favorite... après l'amour, bien sûr.