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Ambition Passionneur
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25 novembre 2009

Une bonne et une mauvaise nouvelle

La mauvaise nouvelle d'abord, comme toujours :
Il est des gens méchants.
Vous en connaissez. On les reconnait car l'expression de leur méchanceté ne sert à rien. Nous ne sommes pas ici dans la compétition, l'appât du gain ou la recherche d'une satisfaction quelconque, c'est une méchanceté gratuite.
La seule explication qu'on y trouve, c'est l'absolue et impérieuse nécessité de sortir un mal, un démon, un trop-plein d'un corps chargé. Appelons cela, l'expectoration.
Le méchant, auto-centré comme il se doit, se comporte de façon primaire et instinctive. Et ce, quels que soient ses niveaux d'intelligence, de culture, d'éducation ; il est de brillants méchants. Parmi eux, il en est qui passent leur vie à prôner amour, solidarité, fraternité et tutti quanti. On y perdrait son latin.
Inutile de chercher quelque explication rationnelle, d'entamer une discussion équilibrée, il n'est pas à l'écoute.
Certes sa cible ne sort pas indemne de ses attaques. Oui l'expectoration des uns fait la souffrance des autres. Mais c'est comme ça, faut faire avec.
Parfois des degrés qu'on croit réservés à la fiction peuvent être atteints : Le méchant à "coups de pieds" de mots achèverait un agonisant sans retenue. Son cœur ne répond plus. Car quand la souffrance de l'Autre ne fait plus souffrir, c'est que le cœur est sec. Et si en plus, la souffrance de l'Autre finit par faire plaisir, c'est que le cœur peut changer de nom.

La bonne nouvelle maintenant.
La méchanceté est une pathologie (plus précisément l'expression d'une pathologie, mais restons simple).
On peut donc la soigner.
Et les victimes de la méchanceté seront les meilleurs médecins des esprits perturbés. Tout est à portée de main et si l'efficacité du traitement est loin d'être immédiate, elle mérite qu'on persévère.
Résistons d'abord à la tentation du conflit et de la surenchère. C'est le plus facile.
Comprenons. Pas qu'un vécu difficile ait pu rendre si mauvais un enfant né innocent. Il en est d'autres qui d'un vécu tout aussi rude ont fait d'autres choses.
Comprenons donc, que la première victime du méchant c'est lui-même. Et muons notre perception de souffrance : Nous ne souffrons plus de ce que nous recevons, mais nous souffrons de voir l'Autre se faire autant de mal, ne pas se respecter par ses comportements, se détruire et forcément en souffrir.
Compatissons et aidons.
Aidons en aimant sincèrement. Aidons en sachant que tout est possible. Aidons en tournant les talons s'il le faut. Aidons en ne changeant pas de sens, quoi qu'il arrive. (car n'oublions pas que le méchant n'atteignant pas son but avec des petites flèches aura tendance à rechercher des armes de plus en plus grosses - il faudra savoir tenir)
En un mot, le pardon faisant corps, s'il n'est pas miracle, construit un temps, chaotique peut-être mais passant. Indéfectible, il construit la vie, bringuebalante peut-être mais vivante.

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Commentaires
G
Je ne l'ai admise et comprise que lorsque je suis parvenue à me tenir tout à fait hors de la portée de ses traits. <br /> Dieu la garde, à présent !<br /> Oui, elle était bien malade... et non sans fondement.<br /> Cétait ma mère.
C
Gentil ! Une pathologie ?<br /> Comme tu y vas ?<br /> Un handicap parfois, quand on ne maitrise pas les frontières, mais une pathologie !?
S
ce billet m'inspire aussi et comme dit Claudio, la méchanceté est une pathologie, je dirai plutôt des pathologies, toutes différentes, il y a celles qu'on peut pardonner, il y a celles qu'on peut accompagner avec beaucoup d'amour et il y a celles qu'il faut fuir pour sauver sa peau. <br /> Cela dépend aussi du lien de parenté ou de relation que l'on a avec une personne méchante. Un parent méchant, c'est très difficile à vivre et on a beau pardonner, ce dire que la méchanceté vient d'une pathologie, apprendre à ne plus se positionner en victime, c'est très difficile à accepter. Le bon côté c'est que souvent un parent méchant, pathologiquement méchant, surtout dans une famille mono-parentale, ça fait souvent des enfants gentils ou qui font tout pour être gentil... Et ça aussi c'est une pathologie !!
C
Comme toujours Barbara, les modèles sont multiples. Ca commence toujours par quelqu'un qui déclenche le magneto et on cherche les analogies et on tâtonne pour, parfois, maladroitement, en tirer une théorie toute personnelle qu'on soumet.
D
Ce billet m'inspire un souvenir. Du vécu. Qui accrédite la thèse ici présentée.<br /> <br /> Ce soir-là, un repas chez un copain. Quelques mois que nous ne nous étions pas vus. A un moment de la soirée, ça vire pugilat verbal. Je pense qu'il l'avait prévu, programmé tout du moins. Le voilà qui se met à me tamponner du mot. Ca ouvre un déluge de reproches. Et ça dure, ça dure. Il se "lâche" de mois et d'années de "frustrations". J'aurais ceci. Pas fait cela. Sa souffrance est colère. Sa rancune est méchanceté. Il dit sans vouloir autre chose que cracher. Certains mots, j'en suis sûr, dépassent sa pensée. Il y a intention de faire mal, jubilation sens-je à certains moments. <br /> Je traverse le moment finalement sans mot dire, tout autant stupéfait par ce qui se passe que conscient de vivre un moment rare, inédit, je n'en perds pas une miette. La source peu à peu se tarie. Tout semble me passer par au-dessus. Un peu comme des balles qui vous atteindraient mais ne vous toucheraient pas. <br /> A un moment donné, je me lève, je pars, je sais que notre amitié est terminée.<br /> Le pardon est une émotion particulière.<br /> Je ne lui en ai jamais vraiment voulu pour cette soirée. J'ai même espéré, pour lui, qu'elle l'ait effectivement libéré de quelque chose. Nous n'avons plus eu de contacts. Nous nous sommes recroisés une fois au deux. Je n'ai pas oublié. Je ne lui veux aucun mal. J'ai fait le deuil.
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