Un impôt sur le sentiment
Je ne répéterai pas ici tout le mal que je pense de la charité à grande échelle.
J'ai déjà parlé il y a longtemps du Marketing humanitaire qui me semble assez écœurant.
Les grand-messes dédiées à telle cause ou à telle autre et les journées pour ceci ou contre cela me révulsent et je pèse mes mots.
Cet impôt sur le sentiment est odieux et vulgaire.
Bien. Je n'en fais plus une affaire. Je suis minoritaire et le resterai. Cela ne veut pas dire que j'ai tort.
Pour résumer et conclure, je dirais que le Prix de la vulgarité pourrait être aussi bien décerné à une élection de Miss qu'à un show télévisé annuel et imminent destiné à soulager conscience et portefeuille. Ex-æquo.
Vous m'avez compris.
Ce qui m'a obligé à cette introduction, c'est ce conflit médiatique entre un homme d'affaires et une association bénéficiaire de dons.
Cas d'école. Magnifique.
Tous ceux qui ont cru bon de réagir en prenant parti auraient mieux fait d'analyser les stratégies. C'est bien plus intéressant.
Il semble que peu de gens aient entendu le bruit des gros sabots. C'était pourtant clair.
Le premier, dénonçant, avec des arguments plutôt justes, les méthodes des autres, n'en appelait pas à l'éthique, il lorgnait sur le pognon. La preuve, à la scène 3, il a proposé, pour calmer les esprits sans doute, de partager.
Les seconds, outrés, nous l'ont joué, d'abord "comment ose-t-on toucher au Télécon" et ensuite "regardez comme tout est clair". Pas d'autre choix. Puis, et c'est savoureux, le media le plus impliqué dans l'affaire s'est mis jour après jour à en faire des tonnes... C'est que l'heure approche.
Ca sent les sous qui pourraient ne pas tomber. Je n'ose imaginer le ton des appels à la générosité le moment venu ; je sens qu'il y aura encore de la leçon à tirer.
Mais, bien sûr, si je permets de dénoncer ces techniques c'est que sans doute, je ne pense pas aux enfants malades, à ceux qui meurent de faim, aux victimes des mines et autres misérables. Sans doute.
Pour finir, j'ai trouvé créatif et astucieux (et je ne vois aucune contradiction avec ce que j'ai écrit au-dessus) la campagne d'affichage sur notre belle Place Garibaldi. Les portraits que vous voyez sur les photos sont ceux de nos conseillers municipaux.