Le retour de l'Abbé C.
Apportez-moi toutes les preuves des sondages les plus sérieux du monde m'informant que Martine Aubry battrait Nicolas Sarkozy au second tour des Présidentielles de 2012, que je n'y croirais toujours pas. A part une grosse rigolade, cela ne déclenche rien d'autre. Je vous dis, moi, que c'est impossible. Autant aujourd'hui que dans 2 ans. C'est de la science-fiction.
Bon, faut qu'j'vous dise : J'aimais bien Dominique de Villepin que j'ai soutenu du temps du CPE quand tout le monde le vilipendait. Aujourd'hui, je ne le suis plus du tout. Son discours pseudo-social n'est qu'une posture. Je n'y porte aucun crédit. Et de voir tous ces suiveurs, les mêmes qui demandaient sa démission tous les jours lorsqu'il était Premier Ministre et qui l'adulent aujourd'hui, me désespère. Tout ce qui peut faire du mal à Sarkozy est bon à prendre, n'est-ce-pas ? Surtout quand on aime prendre le vent des sondages et de l'air du temps.
C'est qu'il a failli vomir l'Abbé C. devant sa télé. L'indécence, la vulgarité et la démagogie s'étaient invitées sur un plateau. Ardisson avait convié Luc Ferry, Serge Moati et Jean-Luc Mélenchon à écouter l'histoire d'un particulier de 54 ans qui a subi plusieurs licenciements et se retrouve aujourd'hui avec 430 € par mois d'ASS. L'animateur et les invités, tous des types dont les revenus sont sans doute loin, très loin de ces montants, nous ont fait le coup de l'approbation par le mouvement de tête, presque la larme à l'œil qu'ils avaient, la compassion la plus grasse, la démagogie honteuse. Et ils y sont allés de leurs félicitations pour autant de courage, pour cette force de continuer à se battre, pour la soi-disant dignité, lui à qui ses enfants donnaient de l'argent pour manger. Et bien sûr, en plus d'être victime du système, il était généreux, il donnait son temps aux autres, c'est ce qu'il nous a expliqué, lui-même, sans honte.
On nous a raconté que pendant 30 ans cet homme a bien gagné sa vie, jusqu'à 50 000 Frs par mois et que peu à peu il a dégringolé. Et personne dans l'assistance pour lui demander comment avec un tel salaire on ne prend pas les devants, on ne gère pas avec prudence. Personne pour lui rappeler sa part de responsabilité. Non, à la télé on tartine du bon sentiment. C'est, répétons-le, vulgaire, indécent et démagogue. Personne pour l'aider à s'en sortir, car ce n'est pas en plaignant les gens qu'on leur fait du bien. Non, mon vieux tu es victime du système, tu n'y es pour rien, on compatit, on te plaint et la semaine prochaine il y a une autre émission.
Et l'Abbé C. sait de quoi il parle. Bon sang, mais c'est incroyable à quel point l'information est à sens unique.
Les sur-endettés sont toujours victimes des vendeurs de crédit. Même
lorsque les journalistes ont sous la main un utilisateur de
crédit-revolving, ils guident leurs questions pour finir par accuser la
force de persuasion de l'organisme de crédit. Mais, re-bon sang, c'est
bien eux qui ont signer les demandes, non ? C'est à n'y rien
comprendre.