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Ambition Passionneur
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30 mars 2010

Le soleil de Catherine

C'est le jour où elle n'attendait plus rien que tout s'éclaira.
Le printemps arrive à toute heure. Le sien frappa à la porte en plein novembre. Les tunnels auraient donc une fin et les nuits ne seraient pas éternelles ?
Catherine mis plusieurs secondes à le comprendre et à le croire sans pouvoir déterminer dans quel sens cela se fit.
Qu'importe, son jour se leva en un éclair. Fruit d'un travail long, pénible et éprouvant et souvent perçu comme inutile.
Comme rejaillit le feu de l'ancien volcan qu'on croyait trop vieux, le cœur de Catherine explosait d'un coup.
Nul hidalgo en vue. Aucune victoire visible. Pas le moindre ticket de loterie salvateur.
C'était, tout simplement, l'heure de la récompense. Aucun travail n'est vain. Aucun cadeau n'est gratuit.
Le mois du malheur, de ses malheurs, lui offrait la résurrection.

Depuis toujours, c'était en novembre qu'arrivaient les catastrophes. La preuve, elle était née le 25.
Née un 25 novembre, Catherine était programmée vieille fille par tradition et pucelle par religion. La poisse !
Échaudée par les évènements, elle avait fini par attendre la tuile automnale qui immanquablement, confirmait son appréhension. Comme pour lui donner raison. Cette Catherine était l'élue de la malédiction. 
Chaque passage devant un miroir creusait sa tombe. Pire que laide, elle se voyait ordinaire.
C'est la veille de son vingt-cinquième anniversaire que sa mère eut la bonne idée de mourir. Catherine échappa de justesse au couvre-chef ridicule que la conventionnelle bonne femme voulait lui faire porter. La vieille mourut parce que ça arrive.
L'année suivante, c'est le paternel qui cassait sa pipe, le 26, lendemain des 26 ans de sa fille.
Et voilà notre Sainte Catherine coincée entre ses morts. Si ça, c'est pas de la malchance, du destin, le signe d'un mois maudit !
D'ancrage en ancrage et d'année en année, elle avait corseté sa vie. Désignée victime par la destinée, malchanceuse par l'entourage, elle n'attendait plus rien. Comme paquet de linge sale emballé par Christo, elle croupissait.
Comme toujours et sans le savoir c'était elle qui programmait la chose, qui l'appelait. Et de novembre en novembre, elle espérait secrètement, mais consciemment cette fois, que l'évènement à venir lui serait fatal.

Pas de chance ! Cette année-là lui donna tort. Sur toute la ligne. Une vie d'erreurs mise à jour en un instant.
Et pourtant aucun poids trop lourd à porter. Au contraire tout s'allégeait.
Même si cela ne devait durer que le temps du dernier matin, l'investissement en aurait valu la peine.
Ce soleil au plexus avait une telle force, brillait d'un tel éclat, qu'il acceptait tout. Plus rien ne pouvait l'éteindre. Définitivement.

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Commentaires
L
Nous sommes dac. J'avais bien compris.
C
Je voulais dire que certains mots peuvent rebuter.<br /> Des mots trop ésotériques font fuir les intellos. Des mots trop savants font fuir les moins érudits. Chacun a une approche différente. Même si quelques un(e)s, suivez mon regard, se font un devoir de ne pas trop pencher d'un côté ou de l'autre.
L
Les mots, même connotés, n'empêchent pas la réflexion. Si tu veux en faire fi, tu en fais fi. Et ça suffa comme si ! Ca c'est de l'exercice de diction, lu à haute voix !<br /> <br /> Si six scies scient six cyprès, six cent six scies scient six cent six cyprès. Rien à voir, je sais.
C
Et ce faisant on croit à la malchance après la chance. Donc ça ne sert à rien. C'est aussi pessimiste que de croire à la poisse.
B
ce en quoi je crois moi (pour l'avoir verifié), c'est que lorsque la chance est. insolente, fait baisser la tête pour éviter le retour de manivelle!<br /> faut savoir, c'est tout
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