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Ambition Passionneur
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31 mai 2010

Les gens vont mal

Notre œil est-il plus aiguisé, nos oreilles plus réceptives ? Sommes-nous moins pudiques, plus confidents, plus exigeants ?
Un peu de tout cela.
Toujours est-il que chacun fait l'expérience que les gens vont mal.
Bien sûr, ce sont nos propres doutes, nos questionnements, nos maux à nous qui nous révèlent ceux des autres.

Et plus les gens vont mal, plus ils le voient, plus ils l'admettent même, plus ils continuent à chercher sous le réverbère les clés qu'ils ont perdu ailleurs.
Et  la vie moderne et son actualité n'étant pas avares de projecteurs, nous voilà tête baissée à tuer le temps cherchant pour chercher.
La surabondance d'informations a multiplié les responsables et les raisons de ne pas trouver. Quand ce n'est pas à cause du voisin, du conjoint, du patron ou du commerçant, c'est à cause de la guerre, de la météo, des politiques et des traders.

Je pense, bien sûr, que nous avons le devoir de gérer une situation, quelle qu'elle soit, même si nous n'en sommes pas responsables. Nous avons à chaque instant, à trouver des solutions et rechercher une harmonie avec des circonstances nouvelles. (Si on emboutit ma voiture après avoir grillé un feu rouge, à quoi me sert de gueuler, même une seconde, contre le responsable. J'ai une situation nouvelle. Je dois éviter un autre accident, appeler les secours, éviter un échauffement, appeler mon assurance, chercher un garagiste et faire en sorte de ne pas être traumatisé moi-même et que cette expérience serve positivement de leçon au chauffard - Je subis la situation mais je ne suis pas victime. Dès que le mal est fait, nous sommes dans une autre scène)
Appliquons ce principe à tous les niveaux et nous serons acteurs et pourrons rebondir et faire rebondir les autres au lieu de sauter par la fenêtre.

Je disais donc, les gens vont mal. C'est ce que chacun d'entre nous constate dans son quotidien. Et pourtant, combien, lorsqu'ils nous parlent, acceptent la charge de la situation ? Très peu. C'est toujours à l'extérieur, l'Autre, l'environnement, qu'on impute la responsabilité, à l'effet déclencheur, dit-on. L'effet déclencheur est toujours un effet révélateur. Il avait un terrain favorable. Un terrain que nous-mêmes avons rendu favorable.

Il est bien sûr possible de faire autrement. Il suffirait de concentrer nos efforts sur l'évolution de l'individu, sur sa prise en charge de lui-même, par lui-même.
Autonomie et Liberté n'ont pas de prix.
Mais ce serait trop facile. D'ailleurs on vous dit toujours que ce n'est pas si simple, que c'est plus complexe que ça, que les doux rêveurs etc. etc.
Pendant ce temps-là, on cherche des subventions en empilant de la paperasse, on signe des conventions pour se donner bonne conscience, on crée des associations pour occuper des intermédiaires, on bureaucratise pour se protéger et on regroupe  pour mieux manipuler. On tourne en rond.
Abêtir l'Autre c'est tellement mieux, lui faire croire qu'il est victime et incapable de réfléchir par lui-même, incapable d'analyse et d'action appropriée, c'est de la concurrence en moins pour sa rente de situation de p'tit chef et de la graine de révolutionnaire tuée dans l'œuf.
Voilà pourquoi les gens vont mal. On oublie de leur dire qu'ils sont le résultat de leurs comportements, que les chaines qu'ils ont ne sont qu'illusion, qu'ils seront libres lorsqu'ils le décideront. Et ce jour-là les p'tits chefs de la société seront obligés de s'adapter.

Je n'aime pas voir les gens mal.

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Commentaires
C
Merci Helena de compléter ce billet d'aussi belle façon. Comme d'hab.
H
"Je pense, bien sûr, que nous avons le devoir de gérer une situation, quelle qu'elle soit, même si nous n'en sommes pas responsables. Nous avons à chaque instant, à trouver des solutions et rechercher une harmonie avec des circonstances nouvelles."<br /> <br /> je le crois comme toi, Claudio, ça me rappelle ce livre " comment faire son propre malheur"! c'est vrai qu'on peut toujours trouver une solution pour l peu qu'on porte un autre regard sur l'événement et qu'on se positionne en acteur de ce qui nous arrive et non en victime.<br /> C'est une démarche de vie, non toujours attendre d'autrui, se ranger derrière la fatalité, subir mais bien prendre en main, résoudre, trouver une extra solution!<br /> On ne vit pas seul, et ton exemple d'accident de voiture est instructif, il y a aussi la réaction de l'autre à prendre en compte et qui oblige souvent à une bonne maîtrise de soi, et beaucoup d'imagination aussi...<br /> Plus les gens vont mal, plus on leur donne à penser qu'ils vont mal, à croire que ça donne à d'autre un sens à leurs actions. On est tous libre de choisir, à priori, car certaines chaînes sont bien lourdes et bien enfouies dans notre psychisme... Des chaînes éducatives, familiales, inconscientes, générationelles, culturelles, collectives et ce n'est qu'en portant un nouveau regard, ou en se confrontant à un regard extérieur bienveillant qu'on peut casser ces engrenages et devenir acteur de sa vie. <br /> Je n'aime pas voir les gens mal, et j'essaie tout comme toi avec ce texte ce matin de leur ouvrir un nouveau champ de vision, une autre manière d'être...<br /> Chouette note!<br /> Merci.
Ambition Passionneur
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