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L'Abbé C. et l'air du temps
Affligeant ce "poujadisme" ambiant. Démagogie et populisme des dirigeants, passe encore, c'est leur métier, pourrions-nous dire. Mais, l'expression par l'homme ordinaire d'un sentiment anti-élites, anti-intellectuels, anti-pouvoir, anti-cols blancs m'apparait bien plus vulgaire, plus vile. Parce que le premier faisant preuve de vice, ne grugera que les gogos. Tant pis pour eux. Mais le second n'est que bêtise, panurgisme et révélateur de vide.
Regardez-les se scandaliser pour des frais de bouche élyséens, des hôtels de footeux, des salaires ministériels, des primes de matchs. Regardez-les demander la démission d'untel ou untel comme ils encourageraient le bourreau en place de Grève, pour je ne sais quel écart de langage, eux qui passent leur temps à raconter des blagues salaces. Regardez-les gueuler comme des veaux pour des histoires d'erreur dans le bouquin d'un philosophe, d'appartement de ministre mal affecté ou de vie privée de responsables non-conforme à la leur ; eux qui trouvent normal de payer au noir quand ils peuvent, normal de gruger le fisc, normal d'échanger des points de permis, normal de "s'arranger".
Ce poujadisme ambiant est de plus bien manipulé par les médias en quête de petites phrases et de révélations. Ces mêmes médias qui, de temps à autre, se lèvent pour déplorer l'attitude des politiques.
Je le confesse tout net, je préfère le cynisme à la bêtise. Au moins lui, je sais le débusquer, il ne m'atteint pas. La bêtise est visqueuse, insaisissable et je n'ai pas les outils dans ma boite pour m'en défendre.
Belle unanimité pour condamner l'action des Israéliens contre un bateau d'aide humanitaire. On oublie juste de condamner ce qui est condamnable. Ce qui m'apparait insupportable c'est une intervention dans les eaux internationales. On aurait dû mettre toute son énergie à rappeler ce seul fait. Pour le reste, les activistes (ça ne me plairait pas d'être traité d'activiste) étaient prévenus. Et ceux-là comme les greenpeaciens, je les ai en horreur. Je déteste la violence au nom des causes humanistes. Ce sont des provocateurs qui vous racontent que ce sont les seules armes qu'il leur reste et qu'ils n'ont pas le choix. C'est odieux.
Puis, il suffit que vous disiez ce que je viens d'écrire pour qu'on vous dise pro-israélien, qu'on vous accuse d'être pour le blocus et contre la population Gazaouie. Mais les gens sont bêtes à ce point ?
Si, en plus, vous dites que vous ne croyez en rien à des sanctions internationales fortes, alors là, vous êtes anti-palestien. Et si vous ajoutez qu'on peut exprimer une idée sans mélanger l'opinion et les faits, l'analyse et les sentiments, c'est que vous n'avez rien compris.
Ce que vous auriez dû comprendre c'est qu'il faut toujours hurler avec les loups, qu'il faut choisir son camp et que pleurnicher avec des bons sentiments, c'est ça qu'on appelle humaniste. Y'a des fois, j'vous jure, ceux qui mériteraient qu'on fasse un moratoire sur sa non-violence, ne sont pas ceux qu'on croit.
Citoyen assermenté. Pourquoi ça n'existe pas comme métier Citoyen assermenté ? Je vois déjà la grande pensée unique s'élever et nous parler de délation, de libertés individuelles, de suppôt de la Police, de Big Brother omniprésent et même de frustration sexuelle.
Soyons sérieux, si chacun respectait les règles et la loi dans le souci de respecter son voisin, tout irait bien. J'ai l'habitude de me mêler de ce qui me regarde, c'est-à-dire la vie en communauté. Lorsqu'une règle est bafouée, je prends mes responsabilités et je le fais remarquer. Bien sûr, j'ai la meute des "z-honnêtes gens" contre moi. Qu'importe !
Il m'est arrivé de dire à un policier qu'il aurait dû intervenir à ma place, en voyant, comme moi, une enfant assise à côté de sa mère, dans un véhicule, et même pas attachée. (il n'a pas bronché)
Il suffirait donc qu'au vu de ma bonne gueule ;-) on m'offre la possibilité de faire respecter la loi et pas seulement de me faire mal voir et sur mon modeste territoire d'intervention, le quotidien pourrait se passer un peu mieux.
Enfin ce que j'en dis, hein ?
Ah, j'oubliais d'anticiper une autre réaction qu'on pourrait imager par cette femme à qui je demandais où j'étais censé traverser puisqu'elle se garait devant moi sur le passage piétons "Et vous, vous l'avez jamais fait ?" "Non Madame, je ne l'ai jamais fait". J'ai comme l'impression qu'elle ne m'a pas cru. (L'extra-terrestre c'est celui qui respecte règles et lois)
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