Trop cons pour être poètes
Déjà paru le 22 avril 2009
Je me mêle de
moins en moins de politique et d'actualité, sur ce blog, comme ailleurs.
La
raison n'est pas compliquée. Évidente même.
Le manque de
discernement et les opinions tranchées sont devenues la règle. Pour ou
contre. C'est comme ça. Sur le moindre fait divers, il nous faut JUGER.
Nous étions 60 millions de sélectionneurs, nous voilà 60 millions de
juges.
Ah qu'ils sont
beaux les grands esprits humanistes qui ont pris leurs quartiers au
bistrot du coin ! Qu'ils me plaisent les révolutionnaires en
charentaises fonctionnarisées, les rebelles capables de risquer la vie
des autres, les bien-assis qui causent, qui causent et se resservent une
bière. Tous ces "progressistes" frileux qui se sont greffé les yeux
derrière la tête.
Ah qu'ils sont beaux dans leur tee-shirt étoilé à
s'inventer des causes et des idoles ! Ils sont vides. Ils sont creux.
Eux, dont le ventre n'a jamais été ni vide ni creux. Tristes personnages
à l'indignation réactive et télévisuelle. Médiocres opportunistes aux
bons sentiments sirupeux. Ignobles récupérateurs à l'âme visqueuse.
Détenteurs
de vérité, ils vous sermonnent. Le comble ? Ils se croient résistants
un jour et anars le lendemain. Conservateurs et bourgeois, ils ne
trompent que les plus imbéciles qu'eux-mêmes.
C'est la course à la
médiocrité.
Destructeurs de radars ou défenseurs de destructeurs de
radars, ils sont de la même race, celle des têtes vides à la panse pleine.
Chaque
hors-la-loi est devenu prétexte à pseudo résistance citoyenne. Rien
d'autre à se mettre sous la dent ? Inventez, inventez, vous vous
ridiculisez.
Trop cons pour être poètes, vous tentez d'exister. Vous
êtes misérablement "dans l'vent". Vous avez besoin de la masse,
du groupe, de la mode et du troupeau pour paître et paraître.
Qu'on
nous "offre" demain de vraies conditions pour la révolte et vous serez
les premiers clients à la débandade. Car pour bander, il faut des
couilles.
Vous feriez moins les malins devant des cinglés autrement
moins dociles que des patrons bien-élevés. Vous feriez moins les malins
s'il vous fallait le faire dans l'ombre.
Illusion. Illusion. Vous
n'êtes qu'illusion.
Nous assistons et
à une beauférisation à vitesse grand V de notre société.
Les
intellectuels comme les politiques cèdent à la masse, à l'opinion
publique, au superficiel et à l'éphémère. Et s'il vous vient l'idée de
ne pas dégouliner avec la guimauve, c'est que vous êtes un vieux réac.
Bien sûr.
C'est le monde à l'envers.
Mais c'est courant. Pourquoi
je m'étonne ? Il vous faut préserver l'objet de vos plaintes. C'est
votre raison de vivre.
J'ai des
objectifs et je ne mets rien en place pour les atteindre. Ainsi je peux
me lamenter tranquillement. Pédaler dans le vide, c'est toujours
pédaler. Regardez comme je pédale, vous voyez bien que ce n'est pas
moi le problème. C'est les méchants, le problème, le pouvoir, les
riches, les patrons, le gouvernement, les intellos, l'argent.... Font
rien qu'à m'embêter...