D'autres chemins
A force d'avoir peur de ce qui est complexe et peur de l'effort, on arrive à tout rendre fade et surtout inefficace.
Au diable la nuance, on édicte, on condamne, "il faut" "on doit" et "c'est comme ça".
Triste fatalisme géniteur du pessimisme et maçon du désespoir.
On ne veut plus voir qu'une tête, les autres on les coupe.
L'argent comptant grossit les poches avares de facilité. Et les "Prêt-à-ceci" et "Prêt-à-cela" banalisent le best-seller.
Seconde étape : la justification.
Alors, fleurissent les grandes et belles phrases, les aphorismes niais, les évidences et le fameux bon sens.
On a toujours fait comme ça, C'est naturel, L'homme est un animal, C'est tellement beau la spontanéité, C'est humain, Il faut se décharger, se laisser aller, sortir son agressivité, Nos grands-mères avaient tout compris, nous sommes tous des chasseurs...
Ne changeons rien. Tout est pour le mieux. La bagarre perpétuelle, c'est la règle, c'est la loi et l'homme est un loup nanana...
D'autres chemins sont possibles. Mais, ne le crions pas trop fort.
C'est inaudible à ceux qui ne veulent pas l'entendre. Et c'est dangereux pour ceux qui veulent garder du pouvoir sur nous. Des ennemis partout et la boucle est bouclée. Encore la preuve que c'était bien comme ça que ça marchait, hé, hé !
Les autres chemins sont plus longs, plus humbles, plus modestes et plus personnels. Révolution permanente sur soi, ébullition de l'esprit, marche éternelle, confiance. Bouger et chercher plutôt qu'attendre et recevoir. Préparer au lieu de réparer... Bousculer. Décaler. Marcher. Marcher.
... j'abrège. On pourrait me retourner l'argument du prêt-à-penser....