A ceux qui...
A ceux qui s’émeuvent de l’exotisme pourvu qu’il vienne du Sud…
A ceux qui fondent devant une babiole inutile pour peu qu’elle ait été confectionnée par un handicapé…
A ceux à qui une tribu amazonienne pourrait faire bouffer de la merde et qui la trouveraient bonne…
A ceux qui croient la grandeur d’âme inversement proportionnelle à la grosseur du compte en banque…
A ceux qui s’extasient devant la rusticité de ceux qui se foutent de leur gueule…
A ceux qui, discriminant positivement, prennent systématiquement le parti du plus pauvre…
A ceux qui colonisent par la bande…
A ceux qui Vendredi quand même…
A ceux qui Artisans du coin plutôt qu’Ikea…
A ceux qui commercent et qui tablent sur l’équité…
A ceux qui se pâment au vu d’un mouvement endiablé qu’on dit danse…
A ceux qui, babas, font les bobos trouvant beaux tous les bonobos…
A ceux qui voient de l’Art partout s’il est d’Afrique…
A ceux qui mesurent le cœur des autres aux kilomètres qui les séparent de leur propre culture…
A ceux qui vident les souks de conneries à blaireaux, prétextes à B.A. et bonne conscience…
A ceux qui ramènent du Pérou des flûteaux asiatiques…
A ceux qui vénèrent les dieux des autres, qu’ils croient plus sains…
A ceux qui, gogos, se laissent faire par « humanité »…
A ceux qui, summum de la vulgarité, se déguisent en autochtones…
A ceux qui « Attention, moi c’est pas pareil »…
A ceux qui « chez l’habitant »…
A ceux qui livrent leur esprit critique aux voraces bons sentiments…
A ceux qui sacrifient leur personnalité sur l’autel Formule 1 de la dictature de la tolérance…
A tous ceux-là, je dis…
… qu’il est toujours temps de faire semblant d’être intelligent ; ça pourrait donner des idées.