Ami blogueur

Ami blogueur… je veux aujourd’hui redorer ton image.

J’en ai assez d’entendre les bien-pensants ou les archaïques déposer leurs frustrations sur ton dos.

Toi et moi, nous serions dans un monde virtuel. Pas le vrai monde donc. Le vrai, ce serait le leur. Ils veulent mettre à jour notre superficialité, voire notre insouciance. Ils sont tellement concrets et responsables pendant qu’adulescents, nous fuyons les réalités.

Je prétends moi que ce monde-ci est plus vrai, plus authentique et plus humain que celui qu’ils défendent. Et c’est un monde plus humain que nous devons considérer réel.

Le leur de monde, celui des actions intéressées et des obligations sans intérêt, des politesses et des conventions, des révérences méfiantes et des sourires VRP, je le fuis. C’est un monde de marches d’approche interminables, de contorsions incompréhensibles, de gesticulations destinées uniquement à se justifier elles-mêmes, de Tartuffe dénonçant les Tartuffe.

Encore ce social qui bouffe l'Humain.

Tu le connais comme moi ce monde Ami. Et tu sais comme moi que nous en faisons aussi partie. Mais, il ne me plait guère. "Minimum syndical, Camarade !" C’est ma devise.

Oh ! Je ne suis pas naïf, il y a de tout partout. Mais ici, je choisis. Je pose mon cœur ou mes viscères sur la table, si je veux. Et que des oiseaux de passage s’en remplissent l’estomac me rend heureux. Va faire ça dans l’autre monde sans être un paria !

Ce que pensent les autres ? On s’en fiche comme de notre première connexion Minitel, me diras-tu. Certes, ce qui m’importe, pour l’heure, c’est que Toi Ami, tu ne sois pas affecté par les médisances de jaloux, fussent-ils nombreux. Car c’est une engeance qui a besoin du groupe pour se donner l’impression d’exister. Toi et moi, nous sommes libres.

Néanmoins, je t’ai rencontré souvent Ami blogueur, je veux dire physiquement. Et je n’ai jamais été déçu. Tu entends ? JAMAIS.

Barbu ou blonde, chauve ou petite, en jupe ou maillot de bain, lointaine ou proche, spéciale ou ordinaire, à domicile, à l’extérieur, en couple ou pas... Ami blogueur, je t’aime.

Il me reste une minuscule interrogation qui me pose problème. Minuscule : Pourquoi, le plus souvent, es-tu fumeur ?

---

• Autre chose : Ce soir Arte 22h 40 "Le dessous des cartes" : Vers un Groenland américain ?

Comments

[Claudio]

J'avais dit "le plus souvent" ;-)
Je suis sûr que ça ira.

[helenablue]

Gloups! Je ne fume pas, ça ira quand même...
:-)

[Claudio]

Très beau commentaire.
Très chaud au cœur. Je n'en dis pas plus
Merci pour ton avis éclairé sur la question.

[Béa]

Le côté "virtuel" du blog m'a lassée du mien, un jour. Politesses et compliments m'ont d'abord interpelée, puis ont rapidement flatté mon égo. Et puis, je me suis un jour sentie... emprisonnée, étouffée, obligée à rendre les visites sur mon site alors que je n'en avais pas forcément envie, à commenter des choses qui ne m'inspiraient pas ou qui avaient déjà été commentées par d'autres, aussi bien sinon mieux que je n'aurais pu le faire. La relation avec certains a amené des petits reproches joliment cachés dans des commentaires sucrés ("je me suis inquiété(e), tu n'as pas pour habitude de me laisser sans nouvelles, j'espère que tu vas bien...").
Et là, tout ce que je déteste dans la "vraie vie" s'est retrouvée chez moi, dans mon salon, sur mon écran. La possessivité, l'exclusivité, l'envahissement... Pour ne pas céder à l'agressivité, voire à la méchanceté envers des personnes qui ne le méritaient pas forcément et pour d'autres raisons aussi, j'ai préféré tout arrêter du jour au lendemain. Sans explication ou presque.
Et pourtant, je n'ai rencontré des blogueurs qu'une seule fois et c'est un moment qui reste imprimé dans ma mémoire à jamais. Ces blogueurs-là sont les seuls que je visite aujourd'hui parce que pour moi ils sont plus que des blogueurs. Ils ont un visage, une voix, un regard, des conjoints(es), des enfants et/ou des petits-enfants, un appareil photo (pour certains), des ânes (pour d'autres)... Bref, ils sont vivants ! D'amis blogueurs, ils sont devenus amis de coeur et si je les ai appréciés virtuellement au départ, c'est dans la réalité qu'ils m'ont complètement séduite !
Parce que l'on ne peut pas tout faire passer à travers les mots, parce que les tournures sont souvent bien conventionnelles, j'ai préféré les gestes et les mimiques, les dentitions découvertes par des sourires, les inflexions dans les graves ou les aigüs des voix, les caractères, les odeurs, les parfums, les bruits, la chaleur du soleil et la douceur de la nuit. Non, franchement, je n'ai jamais regretté d'avoir franchi le pas et d'être passée de la virtualité à la réalité. Avec toi, avec vous...

[Berrybelle]

Oui et non