Que les vertus arrivent à l'heure !

Il est commun de dire qu'on ne parle pas des trains qui arrivent à l'heure.
Il est un domaine où on fait le contraire :
Le courage et la lâcheté.

On parle comme d'un héros de celui qui a fait passer ses convictions devant sa carrière. On disserte des heures de tel autre qui fut capable de s'opposer seul à une foule pour défendre la vérité. On monte aux cieux celle qui a osé défendre une cause juste et le paya par le rejet des autres.
Rien de plus normal pourtant, dans tout cela.
On va même plus loin aujourd'hui. L'homme qui fait vaisselle et repassage mérite une couronne. La femme qui pilote une voiture est une superwoman. Et celui qui a tous ses points de permis, un rescapé qu'on hésite à décorer.

Pourtant. Ils sont arrivés à l'heure tous ceux-là. Ils n'ont rien fait d'autre que ce que l'on attend d'un Homme, homme ou femme.
C'est la normalité.
Je sais. Chacun pense que c'est une minorité, que la lâcheté ou la faiblesse sont plus répandues que la bravoure et l'éthique.
Pourtant chacun glorifie ceux qui en seraient capables.
Et c'est à ce moment-là, que l'ambitieux passionneur lâche sa rengaine.
Chacun peut faire ce qu'il croit être bon et juste. Chacun a les moyens de le faire. S'il a conscience qu'à ce moment précis, il lui manque quelque chose, il se prend en charge et réfléchit à la façon d'acquérir les outils requis pour atteindre son objectif la prochaine fois.

Conclusion. C'est la lâcheté qu'on devrait relever. Pas le comportement éthique. A chacun, par son action, de rendre le courage et la volonté aussi banals et ordinaires que l'action de boire ou manger.
Que les vertus arrivent à l'heure. A l'abri des projecteurs !

Comments

[Didier]

Comme dit l'autre, on est le reflet de ses pensées. Et sans doute (un peu, beaucoup, etc.) tend-on le reflet à sa mauvaise conscience, histoire de rejouer ce conte où dans le miroir, qui sera le plus ceci et le plus cela.
Dans une époque où il est de bon ton, croit-on, d'ôter le sens des mots, de dénaturer le vocabulaire, de paraître pour faute d'être, que le courage et la vertu et autres virtuosités n'est finalement pas étonnant.
Mémoire courte. Temps accéléré. N'en jetez plus.
Il me souvient que le jeune journaliste que j'étais s'était fourré dans le bocal cette idée saugrenue de valoriser les gens. D'évoquer les passions. De vanter les savoir faire.
Eh bien j'ai ramé comme un malade !
Les gens osaient pas, voulaient pas, du coup, c'était dur de faire un journal qui ne rampe pas le long des caniveaux.
Le positif faisait ch...
Voilà la vérité.
C'était beau. Mais moins drôle, sans doute.
Comme on dit, c'est le récepteur (aussi) qui fait la communication...

[Berrybelle]

Hum les héros... Y'avait pas une émission sur tf1 fut un temps qui mettaient des "héros" à la Une !
Alors oui, je comprends ce que tu veux dire.

Partir d'où l'on est. Ca c'est dur. C'est pas évident de se regarder objectivement. Parfois, j'ai l'impression d'en être à tel stade. Puis qq tps plus tard je m'aperçois que je n'en étais pas déjà là ou déjà plus loin que je ne croyais.

[Claudio]

Si. Très limpide et tu as raison. Il faut encourager. Prouver qu'on peut etc.

Seulement, c'est plus un problème de société qu'un problème d'individu que je relevais. La société a besoin de héros ; ça la rassure et ça ne fait pas bouger les individus.

En tête à tête, d'individu à individu, on doit en effet relever le positif pour le faire "croître". Petits objectifs, atteignables, réalisables.
Cependant, il convient de toujours partir de l'endroit où l'on est (ne pas tricher sur la vérité)... le travail et l'humilité feront le reste.

[Berrybelle]

Relever les comportements vertueux quels qu'ils soient me semble plus optimiste, positif et donc plus apte à induire le changement, l'évolution, la croissance (voilà le mot que je cherchais). C'est plus encourageant.

Quand je croise sur mon chemin une personne arrogante j'ai plutôt envi de lui dire à quel point son attitude m'indispose ? Et donc même si je tente de faire preuve d'assertivité, j'entre en contact de sentiments négatifs en moi. Quand je croise une personne humble, j'ai plutôt envi de faire de mon mieux pour tendre vers cette qualité d'être. J'entre alors en contact avec des sentiments positifs notamment motivation, volonté.
Donc valoriser le positif plutôt que de mettre en lumière le négatif m'apparaît plus porteur de changement. Ce qui ne signifie pas de laisser faire les comportements inacceptables.

Pas certaine d'être limpide sur ce coup !

[Claudio]

Il me semble qu'on dépense plus d'énergie à fuir son rôle de responsable qu'à suivre son penchant naturel (?) à défendre la justice et à préférer la Vérité.
Bien que n'étant pas paresseux, je répugne à "travailler" pour rien. Alors, je préfère vivre "sainement" et en accord avec l'innocence de l'enfant que j'étais. Ca repose.
Et puis, le prix à payer n'est jamais que social. Alors ce n'est pas grave. S'il ressemblait à des contradictions intérieures, ce pourrait être bien pire.