"Exister par soi"

Déjà paru chez "Claudiogène" le 14 décembre 2007

Il m’est toujours assez désagréable de constater que beaucoup trop de personnes considèrent comme normal et inéluctable de faire dépendre l'équilibre de leur vie, des évènements extérieurs.

Il y a moyen de faire autrement.
Le claquement de doigts ne suffira pas certes, mais, la prise de conscience de cette possibilité constituera  un pas de géant.
Il existe donc des solutions pour être mieux quelle que soit la situation.

Deux choses à travailler et entretenir : L’autonomie et la cohérence interne.

Être autonome, c’est être déterminé de l’intérieur sans rien se laisser dicter de l’extérieur.
Être autonome, c’est agir en fonction de son originalité, de ses expériences, de ses propres comportements, de sa sensibilité.
Être autonome, c’est tout simplement, n’obéir qu’à sa propre volonté.
Cette autonomie rend libre.

Être cohérent à l’intérieur, c’est adopter les règles et les principes qui conviennent pour se sentir bien avec soi.
Être cohérent à l’intérieur, c’est ne fonctionner qu’avec  la certitude de ne pas déborder de ces règles acceptées et édictées par soi.

Facile à dire mais comment faire, comment savoir où on en est ?

Les émotions, les sensations nous informent à chaque instant. Quand quelque chose ne va pas, nous déplait, c’est qu’il y a une incohérence, un dysfonctionnement.
Pour traiter cette problématique, il nous faut trouver où agir. Pour cela on se sert d’une hiérarchie  des niveaux d’expérimentation (appelés aussi niveaux logiques)

Il s'agit, en partant du plus haut niveau de maturité, de :

1. La mission de vie : Pour quoi j’existe ?

2. L’identité : La conscience que j’ai de moi-même.

3. Les valeurs et croyances : Mes convictions, principes, règles.

4. Les attitudes et stratégies : Mes dispositions mentales, mes mécanismes de fonctionnement.

5. Les capacités : Mes aptitudes, mes compétences.

6. Les comportements : Mes actes et mes émotions.

7. L’environnement : Ma vision de l’extérieur.

Souvenons-nous qu’il s’agit, pour avoir une vie pleine et harmonieuse de s’attacher à aligner de haut en bas,  les niveaux logiques, trouver une cohérence.
Cela consiste à identifier à quel niveau se situe le « nœud » et à travailler sur le niveau immédiatement supérieur.

Exemple (volontairement simpliste) :

Mes voisins font trop de bruit, ils m’empêchent de dormir (niveau environnement)
Au niveau Comportements je peux aller leur parler pour que cela cesse. Je parle bien, tant mieux.  Problème réglé.
Si je parle mal (comportement) je vais chercher dans mes aptitudes à la communication (niveau capacités) je corrige. Si cela ne suffit pas, je dois monter au niveau attitudes et stratégies. Plus haut s'il le faut : Peut-être ne font-ils pas de bruit ; peut-être ai-je seulement l'impression qu'ils font du bruit (niveau croyances)

En conclusion, « Exister par soi », c’est considérer que nous avons le pouvoir de nous offrir Autonomie et Cohérence. Rien n’est jamais figé. Il suffit d’être attentif et ouvert au changement.
Bien entendu, chacun comprendra que choisir ce chemin pour soi, c'est aussi se donner les moyens d'apporter beaucoup plus aux autres.

La Mission de vie, lorsqu’elle est identifiée, souvent avec le temps, et c’est normal, revêt un côté spirituel souvent dénigré dans notre société. Dommage.
Une mission c’est une mission. Et aucun aboiement ne peut détourner l’honnête homme de l’accomplissement de sa mission.

Comments

[isabelle]

merci barbara pour ton commentaire. Je me reconnais parfaitement dans ce que tu dis.

[barbara]

Patience alors......
mais je crois que là n'est pas vraiment la question....quoi que..

[mcbarbara]

J'ai essayé jusqu'à 47 ans. Je ne sais pas quelle mouche m'a piquée mais un jour j'ai compris que j'avais tout faux! C'est plaire à soi-même la soution : du jour au lendemain, j'ai arrêté de me ronger les ongles (à sang quand même): je devais me plaire à moi-même, et, miracle, je plaisais enfin aux autres..

[Claudio]

Barbara, et si tu laissais tes chaussures magiques courir toutes seules ?
Content que tu sois sur la Prom' Classic. Les filles partent avant je crois. Alors si on ne se voit pas au départ, j'espère que je te rattraperai pour te saluer.
A chaque fois que je me suis dit "on fait cool, comme si c'était l'entrainement" ça a été impossible. On se laisse entrainer (justement) et prendre par l'ambiance. Quand le temps est avec nous, c'est une course bien roulante... (mon record sur 10 kms, c'st sur la Prom' Classic) même avec des chaussures normales.

[Claudio]

Avec ces commentaires l'objectif de ce blog est déjà atteint. Je pourrais fermer boutique que je serais satisfait.
"Passionnant témoignage" dit Didier de ton commentaire Barbara. Et il a raison (comme souvent) mille fois raison.
Il est non seulement courageux et humble mais c'est surtout un excellent complément au billet.
En gros, tu te poses les bonnes questions.
Entre savoir et faire il y a du travail, c'est un fait;
Sortir d'une situation pour aller vers une autre constitue certainement un risque. Et mieux ou pas mieux ne changera pas que ce sera de toute façon d'abord, moins confortable.
Tu as mis le doigt sur le risque de la cocotte-minute : Lorsque le bouchon saute, on veut rattraper le temps perdu, faire ce qu'"on" nous a empêcher de faire "soi-disant" et voilà les envies et les pulsions qui prennent la place de la raison... Et au lieu d'aller mieux, on va moins bien. Car aux regrets on ajoute les remords donc la culpabilité. Les prisons à l'air libre restent des prisons.
Un seul chemin, la réflexion, la tempérance. Être ami avec soi, c'est le premier du travail à faire. D'abord l'équilibre avant le saut.

Ces questions me passionnent.
Vraiment merci Barbara pour ces échanges, ils font du bien à tous.
On y gagne toujours à s'ouvrir. La réflexion continue.
Merci encore;