Peur d'écrire ?
CanalBug a fait des siennes. Billet arrivé en retard, édité "manuellement".
Écrire est un plaisir, un bonheur, un besoin, un travail et bien d'autres choses encore, suivant les personnes.
Écrire, m'apparait dans tous les cas, une action noble.
Mais, dans l'acte d'écrire, je ressens toujours ce frein qui retient la main.
"Attention à l'emphase !"
Alors, je m'aperçois que lorsque l'écriture monte, décolle du sol, à la manière des personnages de Folon, ou à l'inverse lorsqu'elle détaille, triture, malaxe, fait des nœuds, je décide de casser l'élan.
Bien ou pas bien ? Je ne sais pas.
Je sais que souvent, cela passe par un mot plus quotidien, ou un nom propre, une marque et d'autres fois par une naïveté voire une puérilité.
Une autre astuce encore s'invite. C'est la dérision et l'auto-dérision surtout.
Bref.
L'idée est toujours de fuir l'emphase, la prétention. Et pourtant, le lecteur aura son propre jugement. Il pourra nous tenir rigueur de ces retenues et trouver de la suffisance où l'on croyait exprimer de la modestie.
On ferait mieux de tout cracher sans trier.
Cela arrive heureusement quelques fois. Avec cette fameuse écriture automatique, expérience paroxystique s'il en est.
Mais souvent, pour ce qui me concerne, je me crois à l'abri de ce risque. J'ai dit "je crois"
La raison en est simple. Pensant plus vite que j'écris, une idée pousse l'autre toujours, toujours. Pas le temps de se développer. Pas le temps de grandir, d'être modelée. Et hop, la suivante, la suivante... et je finis par m'embrouiller.
J'envie les gens qui ont fait des études et savent écrire "posément". Ils structurent, font des plans, développent des idées. Bons pédagogues, ils écrivent pour les autres et avec leur tête.
Prolétaire de l'écrit, j'ai la plume rustique, la pensée du bourrin, mais au galop, et la culture sommaire.
Je fais avec. J'écris avec.